PRATIQUES SYNCRÉTISTES DANS LES CHANSONS TRADITIONNELLES MODERNES DANS L’AIRE CULTURELLE FON-MAXI DU BÉNIN

Abstract

L’échec des missionnaires dans l’effort de christianisation de l’homme noir ou de la propagation de la bonne nouvelle est un lieu commun des manuels d’histoire ainsi que des critiques de la littérature négro-africaine d’expression française, notamment celle de la période des années 50 à 60. Ce comportement d’infidélité et de foi double est palpable dans les chansons des artistes de l’univers des peuples originaires d’Adja -Tado. A écouter ces artistes chanteurs, ils sont pour la plupart  chrétiens. D’ailleurs, ils n’hésitent pas à invoquer les grandes figures de la religion chrétienne dont la Vierge-Marie et Jésus-Christ de Nazareth pour lesquels ils dédient des chansons entières. Pourtant, à côté de ces textes lumineux, dominent beaucoup d’autres paroles ou textes de chansons totalement opposés à la foi chrétienne. D’où notre sujet intitulé : « Pratiques syncrétistes dans les chansons traditionnelles modernes fons et maxis au sud-ouest du Bénin. » Quels sont les éléments matériels et stylistiques de ces pratiques ambiguës ? A partir de la méthode expérimentale, des outils grammaticaux d’analyse de texte, de la méthode sociocritique, de la démarche scientifique inductive et déductive, nous entendons révéler la manifestation de la double parole dans les chansons d’un corpus constitué de quelques artistes de l’univers culturel fon-maxi. Ce travail se propose d’éveiller l’attention du large auditoire de ces artistes, un auditoire souvent naïf qui tirerait une conclusion erronée sur la foi de ces icones de la chanson, juste à l’écoute de quelques pièces au service de la mission évangélisatrice.